La situation sanitaire et sociale a plongé la communauté étudiante dans l’isolement et pour nombre d’entre eux dans le dénuement. Les enquêtes sur l’état psychique des jeunes sont alarmantes et ont amené les pouvoirs publics à réagir. Comme dans de nombreux secteurs l’affaiblissement des services publics ne permet pas une mobilisation à la hauteur des besoins. On aurait pu espérer des mesures à court et long terme afin de corriger ces dérives, mais il n’en est rien.
Les propositions consistent à proposer un chèque de 30 euros pour une consultation avec un-e psychologue, rémunéré-e par les universités. Comment défendre la reconnaissance de la profession dans ces conditions !
Non seulement cette rémunération dévalorise totalement la prise en charge par des professionnels qualifiés mais elle pérennise une politique d’urgence à moindres coûts. Au lieu de prévoir des recrutements dans le secteur public, de donner les moyens de fonctionnement aux CMP exsangues, elle néglige des politiques de prévention, pourtant moins coûteuses à terme et garantes d’une qualité de service rendu que la précarité des structures et des psychologues ne permet pas toujours d’assurer.
De plus, ces décisions ont été prises sans aucune discussions avec les organisations représentatives des psychologues dans leurs différents champs d’exercice. On peut regretter que certains se glorifient de ces mesures au prétexte qu’ils en auraient été parties prenantes.Ce n’est pas ainsi que les psychologues pourront enfin être reconnus et revalorisés tant au niveau de la pratique que de la recherche. La prise en charge des étudiants-es en souffrance psychique ne consiste pas à trouver une oreille compatissante. C’est un métier !