Cher.e.s adhérent.e.s,
Cher.e.s collègues,
La fin de l’année 2023 aura été riche en débats et prises de position sur des sujets concernant au premier chef les psychologues (déontologie, formation) mais aussi relatifs à des questions sociétales dont la SFP ne peut se désintéresser. En toute fin d’année 2023, la loi immigration, inique et contraire à nos valeurs, nous a fortement interpellés.
Pour la Société Française de Psychologie, des principes humanistes et fédérateurs y sont sollicités et ébranlent jusqu’au cœur de la République. Ces principes sont non négociables et nous souhaitions le rappeler avec nos vœux pour l’année 2024. Notre société savante n’a pas manqué et ne manquera pas d’apporter sa voix dans ces rendez-vous qui nous convoquent fréquemment et souvent dans l’urgence au-delà de nos diversités. La SFP partage pleinement les prises de position des universités par la voix de France Universités autant que celle du Collège des Sociétés Savantes Académiques de France dont nous avons signé le communiqué.
L’engagement, l’éthique et la déontologie sont régulièrement au cœur de nos réflexions. Le thème de notre dernier congrès « Engagement et processus de changement », qui s’est déroulé à Nîmes du 19 au 21 octobre, en témoigne autant que celui de notre journée d’études du 13 mai dernier à Paris « Enjeux éthiques et déontologiques dans un monde en transition ». Journées d’études, thématiques de congrès, la SFP proposera en 2024 de nouveaux rendez-vous qui se feront l’écho de ces questionnements utiles pour la recherche autant que pour l’exercice efficient et éthique du métier de psychologue. La clinique en psychologie y trouvera sa place.
Parmi les sujets d’importance qui nous occupent et nous occuperont encore cette année, la question de la déontologie retient toute notre vigilance et la SFP s’honore d’avoir tenu un rôle fondateur dans la création et la mise à disposition de tous les psychologues, chercheurs et praticiens, du premier code de déontologie. Au sein du collectif « Construire Ensemble la Réglementation de la Déontologie des Psychologues » (CERéDéPsy), la SFP travaille activement avec plus d’une vingtaine d’organisations associatives et syndicales à ce projet. De nouvelles problématiques, de nouveaux usages et nouvelles réglementations émergent et le code de déontologie des psychologues se construit depuis son origine face à ces évolutions. Il est ainsi régulièrement abondé et remanié sous le double éclairage scientifique et d’exercice. Il est enrichi par tous les secteurs et lieux d’activité où exerce le psychologue. Réaffirmer la méthode n’est pas superflu face au « bruit » récurent de quelques adeptes tentés par un code supervisé par des décideurs. Nous sommes attachés à la nécessité des échanges entre sous-disciplines de la psychologie qui respectent une approche plurielle et ouverte des courants théoriques et méthodologiques tout en préservant l’unicité de la psychologie. La SFP rappelle à nouveau son attachement au titre unique de psychologue et son opposition à la création d’un ordre pour les psychologues.
Les évolutions régulières du code de déontologie, utiles aux usagers comme aux psychologues, concernent directement les universités qui ont-elles-mêmes en charge la formation et l’accès au titre unique de psychologue. La formation apparaît plus que jamais comme étroitement liée aux enjeux de reconnaissance de la discipline sur le plan académique autant que sur le haut niveau de professionnalisation qu’elle permet de revendiquer. Ainsi, en mai dernier, la SFP a fait part de sa position argumentée concernant l’allongement de la durée de formation des psychologues auprès de la DGESIP (Direction Générale de l’Enseignement Supérieur et de l’Insertion Professionnelle) et nous avons cosigné avec des organisations syndicales représentatives et la FFPP, un communiqué intitulé, « quelle formation pour les psychologues ? ». L’enjeu de l’unicité du titre de psychologue tel que défini par la Loi de 1985 mérite d’être souligné en ce début d’année 2024 et la veille active reste de mise face aux tentatives de mise en place de diplômes de spécialisation qui fixeraient finalement de nouvelles exigences pour l’exercice de la profession de psychologue dans certains emplois.
Contribuer à la constitution des savoirs fondamentaux et appliqués en psychologie fait partie des missions de la SFP. La publication de deux revues indexées et éditées par Elsevier-Masson, « Psychologie française » et « Pratiques psychologiques », participe à cette double ambition, d’ouverture à la recherche universitaire autant qu’à la pratique en psychologie. Il nous faut souligner que l’année 2024 devrait marquer la finalisation de la numérisation de nos deux revues. Celles-ci seront à présent entièrement accessibles en format numérique depuis leurs dates de création (1956 et 1995), puisque les numéros parus avant la reprise par Elsevier en 2004 viendront compléter ceux déjà disponibles. Ce travail colossal a été rendu possible par un partenariat de longue haleine avec Persée et la bibliothèque Henri Piéron et nous les en remercions. Remercions également celles et ceux qui apportent leur énergie à faire vivre ces revues et les auteurs qui choisissent d’y publier leurs travaux.
Pour que toutes les questions qui font notre actualité bénéficient des moyens humains autant que matériels que ces projets appellent, rappelons encore une fois qu’une association ne vit que par ses membres. Alors sans plus attendre, à titre individuel ou au titre de vos laboratoires de recherche, de vos associations, rejoignez-nous en adhérant ou en renouvelant votre adhésion pour l’année 2024 et faites connaître la SFP.
Le dernier mot reviendra aux trois départements de la SFP (Département Recherche, Département des Applications et Interventions en Psychologie, Département des Organisations Associées), à son Bureau et à son Conseil d’Administration, au nom desquels je vous souhaite à toutes et à tous ainsi qu’à la Société Française de Psychologie, une année 2024 riche en projets et en réalisations.
Que cette année puisse être porteuse d’espoir et d’humanité.
René CLARISSE
Past-Président de la Société Française de Psychologie